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06/01/2012

Vosges : Jeanne d'Arc reçoit Nicolas Sarkozy

Depuis Charles de Gaulle en 1961, aucun chef de l'État n'avait fait halte à Domrémy pour y honorer la mémoire d'une jeune femme illettrée qui lors de son procès se définissait elle-même, comme « une pauvre fille qui ne savait ni monter à cheval ni mener la guerre ». 

Bien des gens s'accordent à faire fi des esprits chagrins. Les procès d'intentions manquent singulièrement de panache. Il est toujours facile à qui s'en arroge le droit de lancer des petites phrases assassines lorsqu'un dirigeant prend telle, ou autre décision.

La venue de Nicolas Sarkozy à Domrémy, pour y marquer le 6 janvier 2012, le 600e anniversaire de la naissance de Jeanne-d'Arc et mettre sur orbite une année de célébrations orchestrées dans les Vosges et plus généralement en France, est apparue à la plupart des gens comme tout simplement normale. Certes, on honore ses saints comme on les connait. Chacun imagine bien qu'en construisant son agenda, le Président de la République aura trouvé là une excellente entrée dans cette année électorale 2012. Mais, si le chef de l'État avait ignoré l'événement, que n'aurait-on pas entendu alors ?

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Accompagné, du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Gérard Longuet, du ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand, de la ministre chargée de l'apprentissage et de la formation Nadine Morano, le président de la République dévoilait une plaque à la mairie de Domrémy et signait le livre d'or avant de découvrir la maison natale et à huis clos l'église où fut baptisée Jeanne . P1150029.JPG

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               La maison de Jeanne d'Arc

                                                                                                  où fut baptisée Jeanne  

Accueilli en ces lieux, par l'évêque du diocèse du Saint-Dié, Mgr Jean-Paul Mathieu, le Président de la République aura très certainement ressenti l'atmosphère simple, digne, mais forte à la fois qui s'en dégage.  

À Vaucouleurs, en Meuse cette fois, la Porte de France, la crypte castrale, le musée municipal, entraient dans le parcours des lieux johanniques. Nicolas Sarkozy s'entretenait aussi avec des spécialistes de l'histoire de Jeanne d'Arc. 

 « C’était il y a 6 siècles. Par cette froide journée de janvier 1412, alors que la Meuse était prise par les glaces, une humble famille de laboureurs fêtait la naissance d’un cinquième enfant ; une petite fille que ses parents ont baptisée du nom de Jeanne. Je crois très important pour l’idée que nous nous faisons de la nation française d’honorer la mémoire des personnages qui, au travers de notre histoire, ont à ce point marqué l’identité de notre pays et ont une telle place dans le cœur de chacun de nos concitoyens. En cet hiver 1412, la France, peut-être comme rarement dans son histoire, était sur le point de s’effondrer et de disparaître, de disparaître à jamais. La France était envahie, la France était divisée, la France était livrée aux pillards, aux bandes armées. L’œuvre lente et patiente de construction nationale qui avait mobilisé l’énergie de tout un peuple et dix-sept générations d’une même dynastie depuis l’an Mille, semblait condamnée... » dira Nicolas Sarkozy devant quelque 800 personnes installées dans le gymnase du collège de Vaucouleurs. Et, le chef de l'État notamment d'ajouter : « J’ai voulu venir, en tant que chef de l’État, à Domrémy et à Vaucouleurs, parce que c’est ici que tout a commencé. J’aurais pu aller à Orléans, avec plaisir. J’aurais pu aller à Chinon, j’aurais pu aller à Reims, j’aurais pu aller ailleurs. Mais c’est ici que tout a commencé, que Jeanne plonge les racines de sa propre histoire... Le 30 mai 1431, Jeanne, la tête rasée, était conduite au bûcher... Un quart de siècle plus tard, la quasi-totalité de la France était redevenue française... »

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     Le chef de l'État a rencontré des collégiens des classes de cinquième et sixième.  

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On ne refera pas l'Histoire. « La France n’est pas une page blanche. La place de Jeanne d’Arc n’était donc pas dans la légende dorée, mais dans l’Histoire de France. Pour l’Église, Jeanne est une sainte. Pour la République, Jeanne est l’incarnation des plus belles vertus françaises et pour la République, Jeanne est l’incarnation du patriotisme, le patriotisme qui est l’amour de son pays sans la haine des autres et, ici, on sait parfaitement ce que cela veut dire le patriotisme, l’amour viscéral pour la France sans la haine des autres. Car Jeanne aime la France, mais elle ne hait personne. Ici, on aime la France et on veut être ami avec tous ses voisins. Jeanne n’appartient à aucun parti, à aucune faction, à aucun clan. » 

En déplaise à Marine Le Pen et à son père, si le FN a après tout bien le droit d'honorer la Pucelle d'Orléans, Jeanne d'Arc n'est pas sa chose, Jeanne, la Vosgienne qui aimait la France est tout simplement à l'Histoire.

À Domrémy et sur la plaine inondée par les averses des jours précédents,  le ciel s'était dégagé des nuages menaçants. Mais de là penser qu'il s'agissait là un bon coup de pub du Président du Conseil Général qui s'en amusait « On prétend souvent que dans les Vosges c'est Poncelet qui fait la pluie et le beau temps ! » il faudrait quand même être de sacrées mauvaises langues !

19:32 Publié dans Actualités, Politique, Religion |  Imprimer |  Facebook |

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