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17/02/2018

Bruyères : Le dernier adieu à Francine Gachenot épouse ROBERT,

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Francine Robert s’en est allée, entourée des siens, au cours d’une émouvante célébration religieuse au cours de laquelle son parcours de vie a été retracé. 

Cadette de trois enfants, Francine Henriette Rose est née à Biffontaine, au foyer de Sthéna et Paul Gachenot, parents unis et aimant. Elle a quatre ans, quand sa famille quitte le petit village pour s’installer à Bruyères où son père est employé à la SNCF. Avec le regard émerveillé de l’enfance elle découvre alors la ville et, surtout, la hauteur de ses maisons… « À comparer maintenant, c’était comme des gratte-ciel pour moi » disait-elle encore.

Élève intelligente et studieuse, elle fait la course en tête. C’est avec infiniment de regrets que son institutrice la voit abandonner les études pour entrer aux ateliers de confection Cot après son Certificat d’Études. Affectée à la coupe, elle y passera des années heureuses, entourées d’amies et investie de la confiance de son employeur. Avec le sourire elle se souvenait de la fierté de s’être vu confié la mission d’aller chercher à la banque la sacoche d’argent, les jours de paie !

Jolie jeune fille, volontaire et enjouée, elle sera comme les jeunes de sa génération, marquée par la guerre, ses privations, et principalement les terribles combats de la Libération. C’est dans la petite chapelle de cet hôpital de Bruyères, au cœur de son quartier à l’époque, qu’elle aurait souhaité que se déroule la cérémonie de son dernier adieu. Cet établissement où elle avait suivi des cours de secourisme avant d’apporter son aide au transport des blessés arrivés par train et côtoyer la souffrance.

Très proche de ces deux frères, elle avait encore en mémoire l’immense douleur d’avoir perdu le plus jeune, Marcel, victime des bombardements. En 2017, Roger l’ainé qu’elle affectionnait, s’est éteint à Rambervillers.

Francine Gachenot avait lié sa destinée à René Robert, Bruyèrois, ancien combattant de la 2ème DB du Général Leclerc. Celui-ci, après la guerre, doit rejoindre son poste à la Régie des Chemins de Fer du Cameroun. N’ayant pas de place pour sa jeune épouse sur le bateau en partance pour l’Afrique Noire, elle accompagne cependant jusqu’à Marseille… « Il a réussi à me faire embarquer au dernier moment. J’étais partie avec rien du tout, on a juste acheté quelques affaires à Marseille et envoyé un message à mes parents. C’était un bateau qui avait servi au transport de troupes. Les quelques seules cabines disponibles étaient réservées aux femmes, les hommes dormaient sur les ponts. J’ai effectué la traversée de 21 jours avec des religieuses qui ont pris soin de moi car j’ai été malade et j’avais le mal de mer. A mon arrivée à Douala, j’ai cru que j’allais mourir, tant il faisait chaud ! » Ce fut son premier contact avec le continent africain où elle séjournera près de vingt ans, et dont elle gardera un merveilleux souvenir et la nostalgie tenace tout au long de sa vie.

C’est au Cameroun que naitront ses deux enfants, Marcel et Adeline. C’est là, également qu’aux côtés de son mari et leurs amis Heymann, elle prendra part au Comité d’Entraide formé après la guerre depuis le Cameroun, permettant d’acheminer et distribuer quantité de denrées aux Bruyèrois souffrant alors de privations. Une action qui a donné lieu à un parrainage entré dans l’histoire de la Cité de l’Avison.

De retour à Bruyères, son mari René s’éteindra à l’âge de 54 ans après deux ans de maladie. Francine prodiguera également ses soins à sa maman Sthéna ; elle entourera ses enfants et ses petits-enfants Denis, Evelyne et Muriel de toute sa affection. Puis, vint le bonheur d’être arrière-grand-mère avec la naissance de Julie, Antoine et Yoen. Toujours, elle a su être là pour apporter aide et soutien.

Femme active, créative, belle et coquette, non dénuée de caractère et cultivant l’amitié, Francine avait su s’intégrer avec aisance à la vie bruyèroise. A la Boucherie Kammerer et la Boulangerie Vincent où elle a secondé à la vente… A l’Économie Sociale et Familiale avec ses activités multiples… A la Gymnastique Volontaire… A la Section des Toujours Jeunes où elle a pratiqué la natation et disputé la compétition jusqu’à l’âge de 85 ans… A la Société des Fêtes et d’Animation de la Ville de Bruyères où elle apportait ses compétences dans le partage et la solidarité au sein de la formidable équipe de l’époque.

Le bonheur de vivre au pied de « son mirador », Francine l’avait trouvé aussi auprès de ses amies - Jo, Ginette, Suzanne, Jacqueline et Paulette - en partageant avec elles de multiples parties de cartes conviviales, et surtout de nombreux voyages dans différentes contrées. Malheureusement, son état de santé l’avait petit à petit, éloignée de cette vie active depuis plusieurs années.

Texte et photo Adeline Thomas

Sincères condoléances à ses proches.

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