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18/02/2012
France : En cas de victoire, Jack Lang vise le perchoir !
Candidat PS dans la deuxième circonscription des Vosges, Jack Lang a accordé une longue interview exclusive à La Girafe d'Avison-Autrement. Jack Lang assure de son soutien total à François Hollande, dont il ne doute pas un instant de l'élection à la présidence de la République.
Après des législatives favorables, Jack Lang briguera la présidence de l'Assemblée Nationale.
La Girafe : Voici maintenant plus d'un mois et demi que votre candidature aux législatives est officielle. Lorsque l'on évoque encore un parachutage est-ce que cela vous agace ?
Jacques Lang : Non, cela m'amuse, car c'est totalement imaginaire. D'ailleurs, c'est quoi un parachutage ? C'est lorsque le bureau central d'un parti impose aux forceps un candidat sur un territoire auquel il est totalement étranger. Telle n'est pas ma situation ! Ce sont les militants de la circonscription qui m'ont appelé. J'ai été sollicité et honoré par cette demande. Ce n'est pas une décision nationale, mais un appel de la base. Faut-il le rappeler, je suis né à Mirecourt.
Je suis totalement Lorrain, jusqu'au bout des doigts. En Lorraine, j'ai réalisé mes études, travaillé dans l'enseignement... Tenez d'ailleurs, je rencontre souvent et avec plaisir de mes anciens élèves. Vosgien, je le suis de naissance et d'esprit.
Les Vosges sont mon paysage intérieur. Ministre, j'ai favorisé à Saint-Dié avec Christian Pierret la création d'un IUT, d'une école d'ingénieur.... J'ai soutenu le projet d'achat des vitraux de la cathédrale, une des plus belles commandes du genre... J'ai beaucoup aimé aussi travailler avec Philippe Seguin à Épinal. C'était un homme de qualité. J'ai réussi à faire classer le magnifique théâtre de Mirecourt. Ministre à l'Education-Nationale, j'ai créé au moins 400 postes. Aujourd'hui, que chacun vienne rendre compte des actes. Je ne tombe pas de Vénus ou de Mars !
L.G : Comment va se composer votre équipe de campagne ?
J. L : Je veux notamment près de moi, une personne d'avenir. Il nous faut créer une dynamique pour une certaine forme de reconquête du pluralisme politique. Il est anormal que dans les Vosges, quatre députés sur quatre soient issus de l'UMP... Je veux rendre au PS ce qu'il m'a donné. Autour de moi, j'ai mes amis... Christian Pierret bien sûr, j'ai mon directeur de campagne, Jacky Homel, mais aussi les militants qui font un travail remarquable. Je constate une détermination sans faille... Les appuis sont forts et enthousiastes ! Un comité de soutien pourra se former... Et, pas forcement rien qu'avec des socialistes, d'autres venus de bords politiques différents sont bienvenus.
L.G : Vous avez déjà rencontré pas mal de gens, pris la température de la situation économique et sociale du secteur, quel est votre sentiment ?
J.L : La région est une grande victime de la désindustrialisation. Le programme de François Hollande prévoit un changement radical de méthode. Il y a des propositions, des mesures pour la formation et l'éducation. La situation est attristante. Depuis 2002, l'État a détruit en France cent cinquante mille postes. Jamais on n’a autant maltraité avec une telle violence l'Éducation Nationale. On l'a brisée, cassée, sacrifiée ! Détruite au-delà de l'imaginable ! La Déodatie rejoint les souffrances rencontrées au plan national. Mais, je suis un optimiste inoxydable ! Il y a des initiatives originales à suivre. Il nous faut recréer un tissu industriel. Les élus ont de l'imagination pour avancer dans le bon sens.
L.G : À ce propos, que pensez-vous du projet Nova América lancé par Christian Pierret ?
J.L : Il faut ce genre de projets qui portent loin et qui redonnent la fierté, la passion ! On est jamais assez ambitieux pour le territoire, et aussi cette idée d'université de géographie, elle entre en ligne droite avec le Festival de Géographie. Ma candidature est celle de l'espoir, je souhaite être une chance pour les Vosges. De par mon expérience, les contacts que je peux avoir... Je ne viens pas ici prendre la place de quelqu'un. Il y a un candidat UMP c'est Gérard Cherpion. Je ne suis pas contre sa personne. Mais contre des idées, et une certaine politique. Si je ne suis pas là pour apporter un plus, alors je ne sers à rien... Je veux apporter un rayonnement.
L.G : Si François Hollande est élu comment envisagez-vous la suite ?
J.L : Nous entrerons alors dans une aire nouvelle avec davantage de pouvoirs pour les collectivités territoriales, ce sont les plus proches des gens. Avec une Assemblée Nationale qui retrouvera son pouvoir, sa raison d'être. J'ai envie d'être l'un des acteurs du renouveau du parlement. C'est une ambition qui rejoint une volonté d'innovation. Je ne suis pas candidat à un poste de ministre. Il faut refonder notre république. Et, là pourquoi pas, je me verrais bien à la présidence de l'Assemblée Nationale ! Attention, je ne m'y désigne prétendant de droit, comme ont pu le faire certaines personnes. Je me soumettrai au vote bien évidemment...
L.G : Et, si Nicolas Sarkozy est le gagnant de la présidentielle ?
J.L : Je ne suis pas un antiSarkozy primaire. Il faut être honnête, ce qui a été appelé l'ouverture, c'est soldé par un échec, à part peut-être pour Martin Hirsch, un cas particulier. La réélection de Nicolas Sarkozy est pour moi inimaginable ! Cette présidentielle va prendre la forme d'un référendum, un oui ou un non au président sortant pour un nouveau mandat. On ne peut pas dire que tout a été raté. La révision constitutionnelle était importante et je ne regrette pas d'y avoir participé. Mais globalement... la précarité, la pauvreté prospèrent. L'injustice sociale devient insupportable. Quelles que soient les qualités d'énergie et de courage de l'actuel président.
L.G : Puisqu'il est question de la présidentielle, que pensez-vous de chasse aux signatures de Marine Le Pen ?
J.L : Je n'ai vraiment aucune sympathie pour les idées de Mme Le Pen, son programme est un désastre absolu. Mais, vu qu'elle représente environ 15 à 16 % des voix des votants, si elle n'était pas candidate, ce serait une anomalie qui laisserait un sentiment de malaise. Cela dit, le PS ne va tout de même pas demander à ses élus de fournir des signatures à quelqu'un d'autre qu'à son candidat. C'est logique...
L.G. : Jack Lang, si vous êtes élu résiderez-vous en Déodatie ?
J.L : Tout à fait ! D'ailleurs, je visite et je suis à la recherche d'un appartement où je me sentirais bien.
L.G : Aurez vous une permanence ?
J.L : Bien sûr ! Pendant la campagne ce sera dans les locaux de la permanence du PS à Saint-Dié-des-Vosges.
L.G : Et pour la suite ?
J.L : La suppression du cumul des mandats renforce la démocratie. Si l'on est ministre, on doit l'être à 100 %. On se doit lorsque l'on est élu de se dédier à l'État ou à sa mairie en totalité. Un député doit l'être à part entière. Il doit défendre l'intérêt national et celui de sa circonscription. Ce changement voulu par François Hollande sera révolutionnaire. Pour le moment, je vais vers les gens, je prends le temps de les rencontrer, de bien m'imprégner de la circonscription. J'aime écouter. Et, vous savez, je suis heureux d'être ici. La moitié de ma vie jusqu'aujourd'hui est Lorraine, c'est une sorte de retour aux sources. Je suis accueilli avec beaucoup de gentillesse. Cela transcende les frontières politiques. Il va falloir redonner courage, rendre de la confiance... Il faudra travailler main dans la main avec Hollande pour le plus large consensus politique possible. Ouverture, tolérance, écoute, rassemblement...Y compris pour les élus qui ne seront pas de la majorité. . Il faut être capable de faire naître des ondes positives ! Nous sommes dans un pays qui a tout pour réussir. Il faut donner l'envie d'avoir envie !
Propos recueillis par JTH
Clic, clac, au fil de ses rencontres, photo avec Jack !
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