Vosges : Vianney Huguenot, les Vosges comme il les aime, comme on les aime. (20/09/2016)
On l'attendait, un peu comme on attend un vieux pote, pas forcement âgé d'ailleurs. Celui qu'on espérait voir apparaître c'est « le » dernier Vianney Huguenot en date, tout beau, tout neuf, tout frais comme un Savergnin de derrière les fagots élevé par un viticulteur amoureux de sa terre. Il est en librairie !
Dans un format facile, ce qui ne gâche rien, « Les Vosges comme je les aime » attisent la curiosité. D'autant, que, mais oui... c'est bien lui, on le reconnaît, Vianney superbement croqué casqué par l'illustrateur Laurent Cagniat, chevauche une bécane pétaradante.
Diantre, sitôt la page de couverture tournée, l'auteur libre et assoupi dans un hamac s'offre un éloge de la paresse digne d'Alexandre le bienheureux selon le film d'Yves Robert, avec le regretté Philippe Noiret.
Deux pages plus loin, Vianney allongé sur l'herbe fraiche semble méditer en lorgnant du côté des sommets de la Ligne bleue. « Ne prenez pas la vie trop au sérieux, prenez la tout simplement », nous dit-il avant de nous confier que l'improvisation s'avère être son parfum préféré... « Je marche, je m'arrête, j'observe, je suppose, je demande, ou pas, j'écoute, je parle, je me marre, je dors parfois, dans champ ou sur un banc, j'entre dans une ferme, je visite un atelier, une cuisine, une usine, une arrière cour... Jamais je ne rentre bredouille... »
Le sommaire, sous forme de carte des Vosges et des villes parcourues (bien trop nombreuses pour être citées ici ) évoque aussi « un petit florilège de belles gueules des Vosges »
Courage et confiance ! On emboite le pas. Et là... et là... comme dirait l'ami Bécaud, alors... raconte... Ben non, à chacun, son chemin, à chacun sa branche, sa route, son sentier... La balade se mérite, « Les Vosges comme je les aime » de Vianney Huguenot, c'est d'abord de l'envie. C'est de la bonne humeur communicative.
Vianney ne se la joue pas grand maître. « Je ne suis pas historien, ni géographe, je ne suis pas un guide touristique sérieux, je ne suis qu'un flâneur, un badaud, troubadour les jours de grand vent... » Pourtant, le lecteur s'instruit, se souvient, et en apprend de belles ! Avouez que vos papilles pourtant téméraires ne connaissaient pas le tajine au munster. Il fallait oser !
À ce propos, le tandem Laurent Cagniat, Vianney Huguenot ne manque pas de souffle ! Et ça décoiffe ! Au fil des pages, on lit des anecdotes, on retrouve des gens, des personnages, des lieux sur des photos, on se bidonne de découvrir Vianney portant une perruque bouclée à la Richelieu. On le rattrape plus loin en tenue d'arbitre, dansant le cha-cha-cha ( si, si, si... c'est Vianney qui danse ), transformé en sotré (...) par une fée malicieuse, ou en chevalier moyenâgeux portant fièrement bannière. On le salue sur une manif de palmipèdes, en hippie. Oups, on le suprend à poil sortant de la douche. Ne fantasmez pas, très pudique Vianney porte une serviette autour des reins, ou encore parmi bien d'autres caricatures, le voilà affublé des oreilles de Mickey.
Tout ceci et encore plein d'autres choses amusantes, passionnantes, les Vosges comme il les aime, c'est un champ de blé sous le soleil, c'est un apéro entre copains, c'est un soir de folle fiesta, c'est une rencontre avec de belles personnes, c'est de joie, des fleurs, des oiseaux. Ce bouquin c'est du rire, de l'émotion et c'est même à la mode Lepers, 30 questions pour un champion ! « Les Vosges comme je les aime » c'est un médoc contre la morosité.
Avec ses Vosges comme il les aime, Vianney ne sollicite pas le Goncourt, de sa plume aussi alerte que son pas, Vianney porte un toast. A la vie ! Tchin ! Salut poilu !
En partenariat avec France Bleu, édité chez Vent d'Est « Les Vosges comme je les aime »
26 € dans les bonnes librairies.
Illustrations DR