Communiqué du Front de Gauche (04/11/2015)
"Démocratisation...On y perd sa chemise !!! Un présentateur du journal de 20 heures a eu cette question incongrue "Le travail du dimanche va-t-il se démocratiser progressivement ?"
Comment cela ? Le travail du dimanche serait donc un privilège dont tout le monde devrait pouvoir profiter?
UN privilège pour qui? Pour les "bienheureux" salariés qui ont la chance de retourner au travail "un jour à rester en famille" ?
Pour les clients qui peuvent dépenser le dimanche l'argent qu'ils n'ont pas la semaine?
Pour les touristes étrangers qui, c'est bien connu,visitent la France uniquement pour faire des courses le dimanche?
Selon le Larousse, l'un des sens du mot "démocratiser" est de " mettre à la portée de tout le monde,rendre accessible".
Le présentateur a utilisé le mot "démocratiser" dans le sens très général de "genéraliser" mais utiliser "democratiser" pour cela n'est évidement pas neutre.
"Démocratiser" a un deuxième sens:"réorganiser".
Pour rendre plus démocratique,c'est à dire conforme à l'opinion du peuple, (on peut douter que ça soit le cas ici !!) et que le" progressivement" en question soit progressiste, le présentateur donne là un bel exemple de la façon fréquente aujourd'hui de manipuler un mot pour lui faire dire le contraire de ce qu'il signifie.
Nous l'avions déjà noté pour le mot" réforme" qui sert en général à déguiser des "contre réformes". On pourrait citer aussi le mot "modernisation"qui cache fréquemment un retour au passé, par exemple,quand il s'agit de moderniser le code du travail.
On pourrait relever d'autres cas comme "le plan social pour l'emploi"...qui est en fait un plan de suppression d'emplois et qui mérite peu son adjectif social...
Les salariés d'UPM et de la CIPA en savent quelque chose du "social" qui leur est réservé.
Nous vivons l'ère de la litote qui consiste à donner de la réalité une image affaiblie et plus douce (plus "soft" devrions écrire)...Mais plus encore,nous vivons sous le règne de l'antiphrase et du contre sens organisé.
Le sens des mots dépend souvent de qui les utilise.La langue n'est certes pas une superstructure mais l'idéologie et la lutte des classe la traversent. On l'a vu à l'occasion du conflit à Air France.
Le mot "violence" n'a évidement pas le même sens suivant le côté où on se place.
Lorsque 3 000 emplois sont menacés, qui risque vraiment de perdre sa chemise?
Le débat sur le sens des mots devenant décisif, il est vraiment urgent de le .....démocratiser! "
Pour le PCF Front de Gauche de Bruyères et des environs
Monique Wirth et Claude Galimard