Bruyères : le Japon, pays complexe de Fukushima. (22/10/2012)

Vendredi 12 octobre, dans le cadre de l'opération-école du Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, un professeur de l'université Lumière de Lyon, Philippe Pellettier, est venu au lycée Jean Lurçat de Bruyères faire un exposé aux élèves de Terminale économique et sociale de Myriam Jacquot et de Alain Jacq. On compte Philippe Pellettier parmi les meilleurs spécialistes français du Japon, où il a vécu huit ans et dont il parle la langue.

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L'éminent professeur a traité de la catastrophe de Fukushima et de l'énergie nucléaire au Japon. Un an et demi après cette catastrophe, une région de 20 km autour de la centrale, appelée « zone rouge », est inhabitée parce que la radioactivité y est beaucoup trop élevée. Cette zone comptait 80 000 habitants avant l'accident nucléaire. Au-delà de ces 20 km et jusqu'à 100 km autour de la centrale, les sols sont contaminés pour deux ou trois siècles. La population risque d’y développer dans quelques années des cancers de la thyroïde. Le danger est d'autant plus sournois que les radiations sont totalement invisibles et ne peuvent être détectées que par des appareils spéciaux.

Selon M. Pelletier, ce danger est minimisé par certains : par l’industrie nucléaire, par des journalistes, des hommes politiques et des scientifiques. Un des médecins les plus connus qui minimise les effets de la catastrophe nucléaire est le professeur Shunichi YAMASHITA de l’université de Nagasaki. Or des chercheurs ont montré que ses travaux sont financés par une fondation d'extrême droite, la Nippon Foundation, qui cherche à détourner l’opinion publique des problèmes provoqués par la catastrophe de Fukushima en suscitant des tensions avec la Chine pour la possession d’îlots dans l’océan Pacifique.

La décision de développer l'énergie nucléaire au Japon a été prise en 1955, donc bien avant le premier choc pétrolier de 1973. Cette décision a été fortement encouragée par les Américains qui voulaient vendre leur technologie et montrer que l'atome, dont ils se sont servis, pour vaincre le Japon en bombardant en août 1945 les villes d'Hiroshima et de Nagasaki, pouvait aussi avoir un rôle positif.

Après la catastrophe de Fukushima, le premier ministre japonais Naoto KAN a décidé d’arrêter les centrales nucléaires, qui fournissaient 20 % de l'électricité japonaise. Mais il a dû démissionner à la suite d’une campagne de presse du quotidien Yomiuri, qui est favorable à une reprise de l’activité des centrales nucléaires.

Cet exposé très vivant de M. Philippe Pellettier , qui abordait un aspect très peu connu en France de l’accident de Fukushima, a intéressé vivement les élèves du lycée Jean Lurçat.

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