Vœux de Jackie Pierre sénateur des Vosges, vice-président du Conseil-Général (29/12/2011)

À l'heure d'adresser mes vœux aux Vosgiennes et aux Vosgiens, mes pensées s’adressent en priorité à celles et à ceux que la vie a durement éprouvés au cours de l’année écoulée. La crise économique et financière que nous traversons depuis maintenant trois ans ajoute son lot de peines, d’inquiétudes et de doutes à nos épreuves quotidiennes.

Une enquête réalisée récemment par un quotidien national rapportait que les Français sont « les plus pessimistes du monde », loin devant les Irlandais, les Autrichiens et les Belges. À l’inverse, le Nigeria, le Vietnam et le Ghana « s’illustrent par leur optimisme ». Réalisée dans 51 pays cette enquête témoigne de l’état d’esprit de la planète qui a connu tant d’événements et de bouleversements en un an ! Parmi les événements les plus improbables, on retiendra le séisme, le tsunami et la catastrophe nucléaire qui ont fait de si nombreuses victimes au Japon en mars dernier ; la mort de Ben Laden après une décennie de traque ; l’arrestation du directeur général du fonds monétaire international en mai ; et surtout le « printemps arabe » qui demeure le principal événement international de l’année. Les peuples de la Tunisie, de l’Égypte, de la Libye ont repris leur destin en main et ont chassé leur tyran. Ils ont montré ainsi la voie à la Syrie et au Yémen. Ces derniers continuent cependant à réprimer, dans le sang, les mouvements de contestations populaires. Partout, ces peuples demandent plus de libertés, le respect des droits de l’homme et une meilleure répartition des richesses. Face à l’adversité, ils opposent une résistance sans précédent et voient dans leurs difficultés l’opportunité d’installer durablement la démocratie ! L’incertitude demeure, mais l’espoir est là !

En Europe, les pays sont « invités » à reprendre la maîtrise de leur destin dans une tourmente économique et financière inédite et mondiale. D’abord financière puis économique et sociale, la crise est devenue celle de la dette publique. Cette crise n’est ni « de gauche » ni « de droite » et frappe tous les pays développés quelles qu’aient été les majorités qui les ont gouvernés. Certains tentent inlassablement de nous faire croire le contraire, à quelques mois des grands rendez-vous électoraux de notre pays.

Est-il vraiment utile et responsable de chercher des boucs émissaires de toutes parts (le gouvernement, l’euro, les agences de notation…) ? N’est-il pas plus sérieux de chercher les causes communes qui ont conduit nos pays dans la situation actuelle ? La réponse est dans la question. La France (tout comme ses voisins de la zone euro) ne peut continuer à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis 1974, pas un seul budget n’a été voté en équilibre. Comme l’a rappelé récemment le Président de la République « l’habitude qu’avait prise l’État d’être un guichet où l’on répondait oui, non pas à ceux qui en avaient le plus besoin, mais à ceux qui pouvaient protester le plus et bloquer le plus, ne peut plus durer ».

Nous devons bien entendu préserver notre modèle social. Rien ne nous autorise cependant à le financer par l’emprunt et à en faire peser le poids sur les générations futures. Nous devons, au nom des solidarités de demain, concilier soutien à l’activité, maîtrise de la dépense publique et poursuivre les réformes structurelles engagées dans notre pays depuis 2007. Le courage des réformes est toujours plus protecteur que la quiétude de l’inaction.

Quels que soient nos convictions, nos choix, nos doutes, la crise ne doit pas nous détourner du nécessaire besoin d'espoir et de confiance en l'avenir ! Il s’agit d’un devoir collectif pour notre pays qui a toujours su, dans les circonstances les plus difficiles de son histoire, faire preuve d’unité, de courage, d’initiatives et de créativité pour rebondir. Malgré le pessimisme ambiant, si bien entretenu, chaque jour des millions de Français se battent et continuent à croire (heureusement) en nos valeurs républicaines que sont le travail, le mérite, la solidarité, la justice et l’égalité.

En 2012, restons unis et éloignés des joutes aussi inefficaces que stériles ! Nous le devons à la mémoire des générations passées et à la nécessité de protéger les générations à venir.

Bonne et heureuse année aux Vosges ! Bonne et heureuse année à chacune et à chacun d’entre vous !

 

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