Communauté de communes : le tourisme en question (04/06/2009)
Tourisme
Le point de l'activité touristique montre une activité économique qui représente dans le département 2 200 000 nuitées, un chiffre d’affaires estimé à plus de 142 000 000 € et près de 12 000 emplois. Il est constaté que les touristes sont de plus en plus exigeants, plus opportunistes ( notamment grâce à Internet ) mais aussi davantage en quête de sens.
Ils partent plus souvent, mais moins longtemps. « Ces fortes évolutions nécessitent aux acteurs du tourisme d’être réactifs et professionnels afin d’augmenter les retombées économiques. L’essentiel est de se placer à la place du client et de le mettre au cœur du processus de développement territorial touristique pour ainsi s’adapter à la demande. Ce professionnalisme passe par l’optimisation du fonctionnement des offices de tourisme, de ses missions, ses moyens, ses cibles, son rapport avec les élus… C’est dans ce cadre que des territoires, dans les Vosges et en France, choisissent de se regrouper. »
Présentation du bilan du groupe de travail « Tourisme »
Les communautés de communes de la Vallée de la Vologne et de l’Arentèle-Durbion-Padozel (ADP) mènent une réflexion de développement économique touristique depuis plus de deux ans. Ce travail a abouti à l’élaboration d’une étude préalable à la création d’un office de tourisme. Le diagnostic du potentiel touristique démontre la perte de vitesse de l’économie locale. Le tourisme apparaît alors comme une véritable alternative économique et un outil de développement local. Les territoires bénéficient de la renommée de la destination Vosges qui colporte une image plutôt positive au niveau national. Aux alentours, Epinal, Gérardmer, Corcieux, Saint-Dié, sont de véritables destinations dont l’office de tourisme accueille plusieurs milliers de visiteurs. Une organisation territoriale touristique permettrait de capter ces nombreux touristes. La présence d’hébergements touristiques détermine le choix de la destination des touristes. Le territoire compte plusieurs hôtels, gîtes, chambres d’hôtes, camping, hébergement collectif. Néanmoins, on observe une lacune quant à la qualité de ces offres ; problématique sur laquelle l’office de tourisme pourrait intervenir. L’offre de loisirs, quant à elle, est présente grâce aux richesses naturelles et culturelles. Elles peuvent être le support de produits touristiques sportifs, ludiques ou culturels commercialisables. On observe donc un réel potentiel de développement touristique.
Il est estimé que les territoires sont rarement conscients des richesses locales et que pourtant il y a une véritable « carte à jouer ».
Quel outil pour faire du tourisme une véritable économie ?
L’office de tourisme actuel fonctionne grâce à des bénévoles dévoués qui maintiennent des permanences d’ouverture. Néanmoins, on considère aujourd'hui que le tourisme, véritable activité économique, nécessite un office de tourisme qui mène une mission de développement local. Cela engendre une professionnalisation de l’outil. Un office de tourisme nécessite des moyens humains, d’actions et une cohérence territoriale. La comparaison de plusieurs scénarii démontre l’importance d’associer plusieurs intercommunalités au projet afin de diviser les charges fixes et se doter d’un territoire cohérent.
A quoi pourrait ressembler le futur office de tourisme ?
Au-delà de la mission d’accueil d’un office de tourisme, on oublie souvent le travail réalisé en amont : partage départemental des informations, création de brochures, site Web, participation à des salons, coordination des initiatives locales, travail en réseau avec les acteurs touristiques locaux, force de proposition de projets d’aménagement, création et vente de séjour, observation économique, etc. Un office de tourisme professionnel est doté de l’ensemble de ces missions et contrôle ainsi toute la chaîne de production. Le choix du statut juridique de l’office de tourisme varie selon si la collectivité souhaite déléguer sa mission (association) ou d’en rester décideur (Établissement Public à caractère industriel et commercial, régie). Le budget de fonctionnement d’un office de tourisme adapté au territoire s’élève à environ 71 000 €. La part d’autofinancement compte la participation des professionnels du tourisme, les recettes de ventes de produits locaux, de séjours et, par la suite, la recette de la taxe de séjour. La répartition financière entre les deux collectivités pourrait varier selon un calcul au prorata du nombre d’habitants, de potentiel fiscal ou du coefficient d’intégration fiscal. Les modalités nécessaires à la création de l’office de tourisme. Les intercommunalités devraient alors modifier leurs statuts et se doter de la compétence de création et de gestion de l’office de tourisme. Le Code du tourisme demande à tout regroupement d’intercommunalités de s’associer au sein d’un Syndicat mixte afin de représenter de manière équitable les deux territoires. Cette structure porterait alors l’office de tourisme. L’ensemble de ces procédures nécessiterait un délai d’environ sept mois à partir du changement de statuts des deux intercommunalités.
Une réunion publique vise à informer de la démarche en cours et prendre connaissance des initiatives locales et des craintes.
L’office de tourisme pourrait être localisé dans une maison avec vitrine dans la rue principale de Bruyères. Des relais d’information pourraient être répartis sur l’ensemble du territoire.
Monter un office de tourisme revient à créer une entreprise, c’est un investissement à moyen terme. Le coût relève principalement des moyens humains permettant de créer du lien, de lever les initiatives locales, et de les promouvoir à une population extérieure qui créera l’économie. L’étude arrive à terme en juin, mais des moyens nécessaires pour poursuivre la démarche sont nécessaires. Une aide du Conseil Régional peut être sollicitée. Celle-ci est dégressive sur 3 à 4 ans à la hauteur de 50% la première année, 40% la deuxième, 30 % la troisième et 20 % la quatrième.
Forêt – bois – énergie
Le Pôle d’Excellence Rurale pour la « valorisation des coproduits de la filière bois » arrivera cette année au terme de son rôle d’impulsion du développement de la filière bois-énergie sur le Pays d’Epinal, Cœur des Vosges.
Les expériences sur les taillis à croissance rapide (parcelles agricoles plantées de saules ou autres espèces) initiées par la Chambre d’Agriculture donneront bientôt leurs premiers résultats, le matériel de récolte, inédit en France, permettant d’aller chercher plus de bois en laissant moins de traces et qui a été commandé par la coopérative Forêts et Bois de l’Est a été partiellement livré. Quant à la chaufferie bois de la communauté de communes de la Saône vosgienne qui se veut une véritable vitrine des possibilités de développement des énergies renouvelables en milieu rural, elle devrait être mise en route dans l’année. La volonté de développer cette filière sera pérennisée par l’étude actuellement menée pour estimer le volume de bois utilisable pour l’énergie dans nos forêts et entreprises (phase déjà réalisée) et améliorer le circuit d’approvisionnement pour développer l’utilisation de la ressource à coût viable. 3 projets occupent aujourd’hui et pour les 18 mois à venir la compétence filière bois et forêt dans le but de pérenniser la dynamique initiée par le Pôle d’Excellence rurale. Cette étude initiée dans le cadre du Pôle d’Excellence rurale a déjà rendu un rapport intermédiaire concernant le volume de bois mobilisable sur et autour du Pays d’Epinal pour la fabrication de produit bois-énergie. On sait aujourd’hui qu’il y a entre 24 850 et 32 750 tonnes de ressources mobilisables sur le territoire du Pays par an et quelles sont ses possibilités de développement dans l’état actuel de nos forêts. La suite de l’étude présentera les actions à mener pour améliorer la structuration de la filière sur le territoire sous deux angles :
L’amélioration de l’amont de la filière : producteurs, logistique et stockage, intégration d’une logique de développement durable.
La prospective sur les besoins en ressources du bois-énergie : Les projets et leurs types.
Le cahier des charges de l’étude décrite ci-dessus fait part de la volonté du Pays d’aborder la question des plates-formes de stockage et de distribution de plaquettes bois qui avaient été pressentis comme nécessaire à la structuration de la filière. Sous réserve que l’étude le préconise, le Pays lancera une étude interne. L’objectif de ces plates-formes sera de garantir aux collectivités et établissements publics utilisateurs de chaufferies bois collectives, un accès à une ressource locale de qualité pour faire face à l’augmentation des projets actuelle. Deux Chartes forestières existent actuellement sur le périmètre du Pays d’Epinal, Cœur des Vosges, celle multithématique de Darney-Monthureux-sur-Saône et celle centrée sur le bois-énergie de la Région d’Epinal. L’objectif de la CFT du Pays d’Epinal est de regrouper les deux chartes existantes. Pour ce faire, une étude complémentaire doit permettre d’aborder les thématiques manquantes de la Charte forestière de la Région d’Epinal à savoir, le bois d’œuvre, le bois d’industrie, le tourisme en forêt, la biodiversité et les activités récréatives en forêt. Ce diagnostic complémentaire permettrait de programmer un plan d’action ciblé sur les enjeux des différents massifs forestiers du Pays. En effet, si opérer à une étude de ce type sur le périmètre, très large, du Pays a une pertinence d’un point de vue de la réduction du temps et du coût des opérations, les massifs forestiers du périmètre du Pays sont trop différents pour proposer un plan d’action unique.