Autrey : Enfance Laotiennes (15/05/2009)
Enfances Laotiennes - Peintures de Jacques Hertrich du 1er mai au 27 juin 2009
« Car le visage est le lieu en l’homme du sacré » David Le Breton, dédicace au peintre.
Les travaux exposés durant ce printemps sur les pierres de grès de l’abbaye d’Autrey sont des œuvres nées de photographies prises par le peintre lors d’un séjour au Laos durant l’été 2007.
Accompagnant le docteur Étienne Gehin lors d’ un suivi humanitaire dans la province d’Oudomxaï, dans le Nord du Laos, Jacques Hertrich nous présente ici un travail pictural sur ces fragments d’humanité qui sont depuis quelques années la matière principale de son parcours.
Les murs de la Maison Natale de Claude Gellée à Chamagne avaient mis en valeur des visages semblables, vieillards ou jeunes moines, personnes rencontrées sur les chemins d’Asie : la grande quête des visages rêvés de l’Orient commençait alors.
Le visage est une matière de symbole.
Clarté.
Blancheur.
Épiphanie.
Le peintre, ici, se recentre sur l’enfance. Sur la clarté diffuse, sur la lumière de l’enfance.
Tous ces visages ici présents sont ceux d’enfants de villages reculés, de villages démunis. De lieux blottis au cœur des forêts profondes, accrochés aux collines ou couchés sur le bord de rivières capricieuses.
Tout à la fois témoignage objectif et parti pris personnel affirmé, les dernières productions se déclinent en des matières picturales affinées. Les matières épaisses et les marouflages de papiers exotiques des œuvres précédentes laissent place à de nouvelles peaux, diaphanes, timides, translucides. Sanguine ou sépia, couleurs des terres de latérite de ces lieux lointains, le dessin y trouve bonne place. Le peintre a laissé de côté les anecdotes et les références locales. Seul reste l’essentiel du visage, l’universalité et la fragilité de l’enfance. Les tons éteints, les nuances d’ombres et les lignes inachevées tracent la carte d’un cheminement intérieur, entre enfance lointaine et histoire personnelle.
La fragilité des moyens utilisés dans les œuvres du peintre est la métaphore d’une autre fragilité qu’il n’est pas besoin de souligner : celle de l’existence de cette enfance, de cette identité, de cette culture.
Une clarté d’espoir qui nous vient de l’autre coté du monde, peut-être celle dont parle Rainer Maria Rilke dans Briefe an einem jungen Dichter : (…) attendre en toute humilité et patience l’heure ou l’on accouchera d’une clarté neuve : c’est cela vivre en artiste dans l’intelligence des choses comme dans la création.
C’est peut-être cette définition de l’art qu’il nous invite à méditer : vivre à tâtons dans l’attente d’une clarté retrouvée.
Sébastien Théus, in La peinture comme Epiphanie
Tarifs ( visites et jardins ) 6 € plein tarif ; 4 € tarif réduit ; gratuit pour les moins de 6 ans.
PASSez dans l'Abbaye quand vous voulez : 16 €
Vente des entrées jardins à l’accueil de l’abbaye ; Cultura d’Epinal et Centre E. Leclerc de Bruyères. Horaires : de 14 h à 18 h le week - end et jours fériés. Hors saison sur rendez-vous. Pépinière ouverte toute l'année de 14 h à 17 h, sauf le mardi et dimanche.
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