Bruyères : les parents d'élèves toujours mobilisés (07/03/2009)

Suite à l'occupation de l'école de Bruyères, il avait été décidé qu'il serait demandé un rendez-vous à M. Cherpion. Voici le courrier sous forme de lettre ouverte et dans son intégralité envoyé cette semaine à la permanence bruyèroise du député.
Après les occupations de Bruyères et Laveline devant Bruyères, Granges sur Vologne, école maternelle, prenait la relève. Champ le Duc et surement Corcieux devraient suivre prochainement.
L'action du Collectif autour de l'école continue de se développer.


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Collectif Autour de l'Ecole
Les parents d'élèves de Bruyères



M. Cherpion
Député de la circonscription de Bruyères
Permanence en mairie de Bruyères.

Monsieur le député,

Notre pays a encore cette chance extraordinaire de disposer d’un grand service public laïc d’Education. Il traduit le choix républicain d’une société où tous les citoyens ont accès sans restriction de classe ou de lieu à une formation de qualité, gage d’équité et d’ avenir.
Cette Ecole publique rencontre certaines difficultés. Nous, parents d’élèves , souhaitons aussi qu’elle évolue et se transforme pour s’acquitter vraiment de sa mission démocratique : faire réussir tous les jeunes, pas seulement les plus favorisés ou les plus " méritants " .
Ce débat et cet effort concernent tous les citoyens car, à travers l’avenir de la jeunesse, c’est celui du pays qui se joue.
Or, en lieu et place de ce que devrait nécessiter cette grande cause nationale, rassemblant largement les citoyens, à quoi assistons-nous ? Au spectacle d’une politique gouvernementale qui, au-delà des habillages, ne voit dans l’Education qu’un moyen d’économiser.
Depuis sa nomination en mai 2007, le ministre de l'éducation nationale, M. Xavier Darcos, a en effet déjà à son actif :
• la suppression de la carte scolaire, qui institue la concurrence entre écoles et accélère la formation de ghettos scolaires ;
• la promulgation de « nouveaux » programmes contraires à l'avis de la profession et des chercheurs;
• la diminution de 2 h du temps hebdomadaire d'enseignement (l'équivalent de 3 semaines par an !) et la réorganisation de la semaine décidée contre les préconisations des professionnels et des spécialistes des rythmes scolaires ;
• le discrédit jeté sur l'action des enseignants de l'école publique, notamment en trompant l'opinion sur les performances de l'école française dans les évaluations internationales et sur le coût réel de notre école ;
• des déclarations insultantes sur les maternelles considérées comme de simples garderies où le travail des enseignants consisterait à « surveiller la sieste et à changer les couches » ;
• la disparition programmée des IUFM, revenant à supprimer la formation professionnelle, au lieu de chercher à l'améliorer ;
• l'étranglement financier des associations éducatives complémentaires de l'enseignement public ;
Il vient aussi de faire inscrire dans le budget 2009 :
• la suppression brutale de 3 000 postes d'enseignants spécialisés des RASED, tout en proclamant vouloir diviser par 3 le taux d'élèves en grande difficulté scolaire et en tentant de faire croire que la mise en place des 2 h d'aide personnalisée pourrait remplacer le travail des enseignants spécialisés ;
• la baisse de 30 % des postes mis au concours en 2009 et, par voie de conséquence, de la formation continue remplacée par les PE2, avant sa disparition totale en 2010?
Tout récemment, il a confirmé que trois autres « réformes » seront mises en place en 2009 :
• la création de l'Agence nationale du remplacement, qui pourrait employer des maîtres non certifiés et précarisés ;
• la création des EPEP et la caporalisation des maîtres par des « super-chefs », les directeurs d'EPEP (500 postes ont été budgétisés pour cela) ;
• la suppression de la maternelle entre 2 et 3 ans, remplacée par un « jardin d'éveil » à la charge des communes et des familles, premier pas vers la suppression de la maternelle avant 5 ans.
Cette politique va détériorer sur le long terme le service public d’Education. Elle porte tous les ingrédients pour que se développe une école à deux vitesses dans une société minée par les injustices et les inégalités.
L’opinion publique a massivement apporté son soutien à ces idées et à l’appel national lancé par plus de 47 organisations. 2 millions de manifestants ont exprimé le jeudi 29 Janvier dernier leur volonté de ne pas laisser le gouvernement poursuivre son entreprise de démolition du service public en général et de l’éducation en particulier. Ils ont rappelé que l’éducation devait redevenir une priorité pour la Nation, pour construire l’école de l’avenir.
A la suite de ces mouvements, nous , parents d’élèves de la circonscription de Bruyères, avons décidé de soutenir la mobilisation des professionnels de l’enseignement. Des actions d’occupation des écoles sont menées par ce collectif regroupant parents, enfants, enseignants en activités ou à la retraite…
Nous demandons la mise en place d'un Conseil national de l'évaluation à l'école comprenant des parents, des praticiens, des formateurs et des chercheurs pour mettre au point une politique de l’éducation conforme aux attentes d’une République telle que la nôtre.
Alors, Monsieur le député, les parents d’élèves de Bruyères, citoyens d’une circonscription déjà suffisamment touchée par les crises industrielles successives, souhaitent vivement connaître vos positions sur ces questions essentielles pour nos enfants.
Quelle priorité donnez vous à l’Education, dans un contexte de crise où celle-ci doit plus que jamais être un investissement pour l’avenir ?
Nous nous rendrons disponibles à votre convenance pour une entrevue lors d’une de vos permanences à la mairie de Bruyères .
Dans l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le député, l’expression de nos salutations distinguées.

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